Dans le projet de loi de Finances rectificative 2025, dans sa stratégie d’endettement, l’Etat compte recourir au marché intérieur ; notamment par appel public à l’épargne pour un montant total de 1190,7 milliards dont 620 milliards au titre de la gestion active de la dette.
Par Massaër DIA
D’après le projet de loi de Finances rectificative 2025, la gestion active de la dette continuera à constituer une priorité pour le Gouvernement afin de préserver sa soutenabilité. Le besoin de financement global est estimé à 5 715,54 milliards FCFA du fait essentiellement de la hausse de l’amortissement de la dette, de l’apurement des arriérés et de la hausse prévue des tirages pour les prêts projets.
« Pour la couverture de ce besoin, en plus et au-delà des montants attendus des emprunts projets et programmes, l’Etat compte renforcer, dans le cadre de sa stratégie d’endettement, le recours au marché intérieur notamment par appel public à l’épargne pour un montant total de 1190,7 milliards dont 620 milliards au titre de la gestion active de la dette. Une telle option permet de réduire les risques de change, de taux variable et offre une plus grande résilience par rapport aux chocs extérieurs », précise-t-on dans la LFR 2025.
Toujours d’après la LFR 2025, dans le cadre de la diversification des sources de financement et des investisseurs, l’Etat compte recourir à la finance islamique (Sukuk) pour tirer profit de ce marché et réduire le risque de concentration.
« Par ailleurs, dans l’optique de préserver les marges de viabilité de la dette, le recours au financements concessionnelles et la gestion active de la dette seront privilégiés. Au total, la présente LFR pour l’année 2025 traduit la volonté du Gouvernement de faire face aux contraintes budgétaires tout en préservant les capacités d’investissement de l’État pour la relance de l’économie », souligne-t-on dans le document.
Selon la LFR 2025, cette approche s’articule autour d’une réorientation partielle vers le financement externe, avec une augmentation de 15,6% des investissements sur ressources externes, compensant partiellement la réduction de 33,3% des dépenses en capital sur ressources internes.
Et le document de préciser : « Face aux défis économiques et financiers actuels, le Gouvernement réaffirme son engagement à prendre toute mesure permettant de : mettre en place un programme triennal de redressement des finances publiques pour revenir progressivement à un déficit conforme aux normes communautaires de l’UEMOA ; instituer un Programme pour la Relance des Secteurs porteurs de Croissance afin de créer les bases solides pour la réalisation de l’objectif de consolidation budgétaire et des ambitions de l’Agenda national de Transformation ; renforcer la mobilisation des ressources internes et optimiser l’efficacité des dépenses publiques par une meilleure allocation des ressources ; poursuivre une gestion prudente et transparente de la dette publique par la diversification des sources de financement et l’amélioration des conditions d’emprunt ;démarrer les projets prioritaires inscrits dans l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050″ tout en respectant les contraintes budgétaires ; renforcer le dialogue avec les partenaires techniques et financiers pour un soutien accru à la politique économique et sociale du Gouvernement ».
Toujours d’après le document, dans ce contexte de contraintes budgétaires accrues, l’adoption du présent projet de loi de finances rectificative est indispensable pour garantir une exécution budgétaire conforme aux principes de sincérité et d’équilibre, et pour maintenir la trajectoire de transformation systémique du Sénégal dans le respect des équilibres macroéconomiques.
« Le Gouvernement demeure convaincu que les mesures contenues dans cette LFR, combinées aux réformes structurelles en cours, permettront de consolider les bases d’une croissance économique durable et inclusive, tout en préservant la stabilité des finances publiques », note-t-on dans le document.




