BABACAR FALL DU GRADEC SUR LE RECOURS DES CANDIDATS DITS SPOLIES : « Ce recours-là n’a aucune chance d’aboutir »
Le recours du Front démocratique pour une élection inclusive (FDPEI) devant la Cour suprême n’a aucune chance d’aboutir, selon l’Expert électoral Babacar Fall.
Par Ousmane THIANE
Alors que la campagne bat son plein, les regards sont tournés vers la Cour suprême qui doit statuer sur le recours des candidats dits spoliés pour l’annulation du décret portant convocation du corps électoral pour le scrutin du 25 mars 2024. Babacar Fall, expert électoral émet cependant des doutes quant à la réussite de cette action. Joint au téléphone par Lii Quotidien, le Secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec) a argué que les chances d’aboutir devant la justice sont nulles si on parle droit.
La raison ? Notre interlocuteur explique qu’en matière électorale, la Cour suprême n’a pas compétence, c’est plutôt le Conseil constitutionnel qui est juge des élections qui est compétent. « La Cour suprême ne peut pas aujourd’hui leur donner droit par rapport à une matière électorale qui est de la compétence du Conseil constitutionnel. On n’est pas dans le cadre d’un recours pour excès de pouvoir. La fixation de la date de l’élection est du ressort du Président de la République», a-t-il précisé.
« Les candidats dits spoliés n’ont pas intérêt à agir car leur candidature a été invalidé par le Conseil constitutionnel »
Sous ce rapport, Babacar Fall déclare sans réserve que le recours du Front démocratique pour une élection inclusive (FDPEI) « n’a aucune chance d’aboutir puisqu’ils n’ont pas intérêt à agir car leur candidature a été invalidé par le Conseil constitutionnel ». « Ce que je peux dire de façon générale, c’est que ce recours-là n’a aucune chance d’aboutir », a-t-il insisté. « J’attends de voir les raisons invoquées pour attaquer le décret », ajoute-t-il.
Evoquant l’article LO137 du Code électoral qui souligne la nécessité d’avoir 80 jours entre la date du décret et la date de l’élection, l’expert électoral précise qu’on est plus dans cette situation. « On est dans une situation exceptionnelle où le Président (Macky Sall, ndlr) a pris un décret pour abroger le premier décret de convocation de l’élection du 25 février or celui-ci a été rejeté par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 15 février où il a demandé au Président de fixer la date de l’élection dans les meilleurs délais en tenant compte de la limite temporelle de l’expiration de son mandat au 2 avril. Franchement, je ne vois pas aujourd’hui les chances pour que ce recours-là puisse aboutir », a-t-il poursuivi.
Pour M. Fall, le seul combat qui vaille actuellement c’est la tenue de la présidentielle à la date du 24 mars. « On ne doit pas continuer à prendre le pays en otage. Il faut aller à l’élection le 24 mars et tourner la page afin qu’on puisse s’atteler aux réformes nécessaires. C’est le seul combat qui mérite d’être mené », conclut-il.