BÂTIR UNE ECONOMIE PEROFRMANTE : Les propositions du Président Bassirou Diomaye Faye
Le Sénégal est fortement affecté par les tensions politiques postélectorales en 2023, mais aussi par le retards accusé dans l’exploitation des ressources pétrolière et gazières. Nouvellement élu, la nouvelle équipe gouvernementale se fixe comme priorité de bâtir une économie « performante » et « résiliente » sous-tendue par une « gestion transparente des finances publiques ».
Par Dieynaba TANDIANG
Voici ce que propose « Le Projet » de Bassirou Diomaye Faye :
Quel modèle économique ?
Le Président de la République et son gouvernement mettront en place un modèle économique endogène d’industrialisation par substitution aux importations. Il se construit prioritairement sur l’impératif d’un développement par l’industrialisation. Ce modèle aura pour fondements : l’agriculture comme rampe de lancement, l’Industrie comme relais et la Finance au service du développement. Ils comptent rationaliser les dispositifs de financements existants (BNDE, FONSIS, FONGIP,DER) par la création d’une seule et unique banque publique d’investissement du Sénégal (BPIS). La nouvelle équipe gouvernementale envisage aussi de mettre en place le « Livret d’épargne du patriotisme économique populaire » pour les particuliers pour le financement des petites et moyennes entreprises locales ou régionales ainsi que des dispositifs permettant de mettre la puissance financière de la diaspora au service de la renaissance économique et sociale du Sénégal. « Pour cela, des filiales de la Banque publique d’investissement du Sénégal (BPIS) seront ouvertes dans la diaspora », souligne-t-on dans
le document programmatique du candidat Diomaye Président.
Toujours dans la même dynamique, il est envisagé dans le projet, la mise en place d’un système bancaire public inspiré du modèle allemand pour relever le niveau de bancarisation du pays et maitriser le circuit de financement de l’économie par la création d’une Banque Postale qui devra compter sur le réseau d’agences du Groupe La Poste, déjà bien implantées dans tout le pays.
Une politique budgétaire qui rationalise les dépenses publiques
Pour une politique budgétaire qui rationalise les dépenses publiques, le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko veut imposer aux collectivités territoriales l’élaboration de Plans Locaux de Développement (PLD). « Ces PLD seront articulés et mis en cohérence pour élaborer le plan national de développement à l’horizon 2050 ; Nous inclurons les fonds du PUMA, PUDC et PACASEN dans le fonds d’investissement des collectivités territoriales et ferons la répartition par priorité définie par les populations; Nous mettrons en place un « Conseil des Finances Publiques » composé de hauts magistrats financiers et de personnalités qualifiées. Rattachée à la Cour des comptes, cette instance sera chargée de rendre un avis sur le réalisme des prévisions économiques du Gouvernement et la cohérence des objectifs annuels avec les objectifs pluriannuels des finances publiques ; Nous renforcerons la Cour des Comptes dans ses missions d’assistance de l’Assemblée nationale dans le contrôle de l’exécution des Lois de finances.
Une réforme monétaire pour le financement de notre économie
Le Chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye veut mettre en œuvre une réforme monétaire qui permettra à notre pays de se doter de sa propre monnaie. « Cependant, la création d’une monnaie nationale requiert le respect des étapes du process. Ainsi, il sera nécessaire de mettre en place une politique macroéconomique solide ; séparer les banques d’affaires des banques de dépôt ; avoir les moyens techniques de création monétaire ; démonétiser temporairement l’or ; reprofiler la dette publique et annuler la dette privée ; régler le déficit commercial ; régler les avoirs extérieurs et négocier les comptes d’avances; mettre en place un système d’assurance des dépôts ; créer un gendarme de la Bourse ; orienter le circuit du Trésor vers les grands travaux ; créer une banque centrale avec une indépendance limitée ; rendre la monnaie flottante et semi convertible.
Une politique fiscale novatrice, efficace, efficiente, équitable et transparente
« Nous instaurerons la confiance entre le contribuable sénégalais, le gouvernement et l’administration fiscale en démontrant que les recettes fiscales collectées ont grandement, exclusivement et efficacement servies l’action publique. Il s’agit de l’un des fondements du contrat fiscal à même de pousser nos concitoyens à participer à l’effort fiscal collectif pour bâtir un Sénégal prospère », assure « Le projet ». « Nous procéderons à l’évaluation du système fiscal en termes de charge fiscale pour les entreprises, les travailleurs et les propriétaires, afin d’obtenir un système fiscal plus juste, moins lourd et plus efficace ; Nous réduirons les dépenses fiscales (exonérations) vu leur impact considérable sur les recettes du budget de l’État. Des années 2013 à 2021, le montant total des dépenses fiscales cumulées s’élèvent à 6 354, 89 milliards FCFA ; Combattre la fraude fiscale, l’évasion fiscale et leurs corolaires dans un pays ou une grande partie de la charge fiscale est supportée principalement par les agents du secteur public et les travailleurs du secteur privé qui échappent difficilement à leur obligation de paiement de l’impôt sur le revenu, ainsi que quelques milliers d’entreprises ; Nous procéderons à une dématérialisation totale des procédures fiscales pour une meilleure prise en charge du service public et rapprocher l’Administration des usagers.
Les politiques efficientes de gestion de la dette publique
Nous mettrons en œuvre une stratégie de ralentissement de la vitesse d’accroissement de la dette par : la réduction graduelle et intelligente du déficit budgétaire par l’amélioration de la qualité des dépenses publiques et une fiscalité plus efficace économiquement et socialement ; L’amélioration du climat des affaires et de la performance économique ; La mise en place d’une politique économique conduisant une croissance économique endogène plus élevée et profitable au peuple sénégalais ; Le recours à d’autres mécanismes de financement de la politique économique : financement participatif, financement structuré, partenariats public privé, concessions et semi concessions, etc.