CHANGEMENT CLIMATIQUE ET SANTÉ : Les sages-femmes face au plus grand défi sanitaire de l’époque
En prélude à la Journée internationale de la sage-femme célébrée hier dimanche 05 mai 2024, l’Association nationale des sages-femmes d’État du Sénégal (Ansfes), a tenu le samedi dernier une conférence de presse. Cette rencontre avec la presse est une occasion pour ces dernières de lancer un appel à l’action pour notre planète et pour la profession de sage-femme.
Par Idrissa NIASSY
«Les sages-femmes : Une solution vitale pour le climat», tel est le thème de la journée internationale de la sage femme célébrée hier sur toute la planète. Le changement climatique est, en effet, le plus grand défi sanitaire de notre époque. Il se manifeste par une augmentation des vagues de chaleur et des catastrophes naturelles qui affectent de manière disproportionnée les femmes et les bébés.
Pour cela, les sages-femmes sont une solution vitale pour adapter les systèmes de santé au changement climatique et réduire les émissions de carbone du secteur de la santé, bien qu’il ne fasse aucun doute que le modèle de soins des sages-femmes est respectueux de l’environnement.
Au Sénégal, l’Association nationale des sages-femmes du Sénégal (Ansfes) que dirige Bigué Ba Mbodji, a mis en lumière cette année le rôle que jouent les sages-femmes dans la lutte contre le plus grand défi sanitaire de notre époque qu’est le changement climatique.
Cette célébration est aussi une occasion pour ces dernières de lancer un appel à l’action pour notre planète et pour la profession de sage-femme. «En tant que sages-femmes, nous ne nous considérons peut-être pas toujours comme des championnes du climat, mais les preuves sont claires. La continuité des soins prodigués par les sages-femmes améliore les résultats en matière de santé et contribue à la durabilité environnementale et à l’adaptabilité en réduisant l’empreinte carbone des services de santé et en les rendant plus résistants au changement climatique », a-t-elle déclaré.
«En tant que sages-femmes, nous jouons également un rôle crucial dans la réponse à la crise climatique, en fournissant des soins essentiels en cas de catastrophes liées au climat», ajoute-t-elle lors du face à face avec les représentants des médias le samedi dernier à l’Endss en prélude de la journée internationale de la sage-femme.
Pour
la présidente de l’Ansfes, pour que les sages-femmes deviennent la main-d’œuvre dont notre monde en réchauffement a besoin, «elles ont besoin d’investissements, de ressources, d’autonomie, de reconnaissance et d’un siège à chaque table de décision». Elle a également fait part qu’il est temps que leurs contributions soient reconnues et que leurs voix soient entendues dans l’élaboration de politiques et de pratiques qui les aident à fournir des soins de santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale et infantile accessibles et de qualité, qui soient également durables pour notre planète.
Selon Bigué Ba Mbodji, pour faire face au changement climatique, « il est extrêmement urgent d’allouer des ressources et de déployer des efforts». Pour cela, elle invite toutes les sages-femmes et tous les partenaires, à joindre leurs forces pour plaider pour un avenir où la continuité des soins des sages-femmes est une partie intégrante des systèmes de santé résistants au climat et en faveur d’une planète plus saine et des communautés plus saines.
Revenant sur une vieille doléance qui est la mise en place d’un Ordre des sages-femmes du Sénégal, cette dernière de faire savoir que le projet de décret d’application de la loi est en cours. «Le dossier est déjà sur la table du ministre de la Santé. On attend que l’application», affirme-t-elle.