COMMENTAIRE/OUSMANE SONKO, UN ANTI PRESSE
Des menaces, encore des menaces, toujours des menaces…
(Par Babacar DIONE)
Les sorties d’Ousmane Sonko à l’endroit de la presse se succèdent et se ressemblent. Aussi bien quand il était opposant que durant ses premières semaines de chef de gouvernement. Hier dimanche encore, au Grand théâtre de Dakar, il s’est livré à son jeu favori : menaces et mises en garde contre la presse sénégalaise. Sa volonté d’asservir les Sénégalais, passe par des journalistes aux ordres.
Sonko veut une presse vassalisée comme dans les pires régimes de dictature. « Je ne permettrais plus aux journalistes d’insulter des personnes », a-t-il déclaré, alors que ce sont ses affidés qui insultent sans coup férir. « C’est à moi que le ministre de la Justice a envoyé, la semaine dernière, une vidéo pour me dire que le jeune qui fait l’objet de poursuites pour outrage à magistrat est de Pastef. Je lui ai dit de faire son travail. Chez nous, il n’y a pas de ‘’Coumba am ndeye ak Coumba amoul Ndeye’’ », a encore dit Ousmane Sonko.
Pourtant, le jeune dont il est question, dénommé Alassane bou Sonko, a été libéré après s’être excusé. Cheikh Bara Ndiaye également, un responsable politique de Pastef, vaque aujourd’hui à ses besoins alors qu’il a été accusé de diffamation. Azoura Fall, très proche du PM, a insulté, en plein live, notre président de la République, Bassirou Diomaye Faye, sans être même convoqué par la justice. Qu’est-ce que les pastéfiens de la diaspora, Mollah Morgan, Tounkara… n’ont-ils pas dit à des pères et mères de famille sénégalais sans être inquiétés ? Ousmane Sonko ne les a jamais dénoncés.
Pendant ce temps, Bah Diakhaté, activiste républicain, croupit dans les geôles pour diffusion de fausses nouvelles.
Ousmane Sonko ne peut pas s’octroyer le statut de garant de l’égalité entre Sénégalais. Il a plongé le pays dans la division après avoir appelé ses partisans à combattre toute personne qui n’était pas de leur avis. Aujourd’hui encore, on a un Premier ministre au discours clivant et très agressif vis à vis des journalistes qui ne lui font pas acte d’allégeance. Pourtant, quand il parlait de sa corporation, les impôts et domaines, il a fait preuve de respect. Il a tenu un discours conciliant afin de trouver une solution devant la réticence des Sénégalais à payer les impôts. Pourquoi Ousmane Sonko ne peut-il pas avoir le même respect à l’endroit des journalistes ? C’est parce qu’il ne veut pas de solution face aux difficultés de la presse sénégalaise. Il n’en cherche d’ailleurs pas.
Ce que veut Ousmane Sonko, c’est discréditer la presse sénégalaise et ses journalistes afin de ne plus les avoir sur son chemin. C’est peine perdue.
Les discours populistes et démagogiques ne peuvent prospérer indéfiniment.
Le retour de bâton est plus proche que ne peut l’imaginer Ousmane Sonko. Il adviendra le jour où cette jeunesse qu’il croit encore mener en bateau, en aura marre de ce discours de démagogue et de populiste. Elle demandera alors des comptes sur toutes les promesses qui lui ont été faites et que les nouveaux tenants du pouvoir peinent à respecter.