Ousmane Sonko ne fera définitivement pas sa déclaration de politique générale devant la 14e législature. Il a annoncé ce jeudi 12 septembre, date d’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée nationale, la dissolution de cette dernière et fixé la date des prochaines élections législative au 17 novembre 2024.
Par Dieynaba TANDIANG
Diomaye sauve Sonko, de justesse, de la guillotine ! Le Chef de l’Etat épargne son Premier Ministre de sa fameuse déclaration de politique Générale devant la 14e législature sous le contrôle de Benno Bokk Yakaar, groupe majoritaire. « (…) le gage d’une collaboration franche avec la majorité parlementaire, dans le seul intérêt du peuple Sénégalais était une illusion ».
C’est sur ce constat que le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye a décidé de dissoudre la 14e législature. C’est en substance le point essentiel de son adresse à la Nation de ce jeudi 12 septembre 2024. « Celle-ci (l’opposition) a décidé de se détourner du Peuple pour promouvoir le culte du blocage et ainsi entraver la mise en œuvre du Projet sur la base duquel j’ai été élu.
Voilà pourquoi, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l’article 87 de la Constitution, et après avoir consulté le Conseil Constitutionnel sur la bonne date, le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée nationale, sur l’opportunité, je dissous l’Assemblée nationale », a expliqué le Chef de l’Etat. Par conséquent, « la date des élections législatives est ainsi fixée au dimanche 17 novembre 2024 », annonce-t-il dans la foulée.
Le Président Bassirou Diomaye Faye, a égrainé un certain nombre de dysfonctionnements dans le fonctionnement de l’Assemblée Nationale qui fait croire que la majorité parlementaire, notamment Benno, a décidé de ramer à contrecourant de la volonté du peuple Sénégalais, « pourtant clairement exprimée au soir du 24 mars 2024 ». «
D’abord, en refusant, le 29 juin 2024, de tenir le débat d’orientation budgétaire, pourtant obligatoire, pour le motif simpliste d’une supposée attaque reçue sur le terrain politique. Cette violation d’une obligation légale prévue par l’article 56 de la loi organique relative aux lois de finances aura gravement contribué à ternir l’image du Sénégal aux yeux des institutions internationales.
Ensuite, en rejetant, le jeudi 29 août 2024, le projet de révision constitutionnelle visant à concrétiser la promesse que j’ai faite au peuple de supprimer le Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE), alors que la situation des finances publiques impose urgemment de rationaliser les dépenses publiques.
Enfin, en allant jusqu’à l’usurpation des prérogatives constitutionnelles du Président de la République pour fixer une date pour la Déclaration de politique générale, en violation flagrante de l’article 84 de la Constitution et de l’article 97 de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Sans parler de la menace d’une motion de censure que cette majorité fait planer sur le gouvernement ! », énumère-til.
Et le Chef de l’Etat justifiant sa réaction face à ces présumées violations du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et de la Constitution, a souligné qu’en imposant, par la force du Droit, la date du 13 septembre 2024 pour la Déclaration de politique générale, « il ne s’est pas agi de duper le Peuple Sénégalais » mais simplement d’asseoir fermement l’autorité de la Loi.
Et de rappeler, par les actes que : « L’ordre politique, sous mon magistère, ne supplantera jamais l’ordre légal », affirme Diomaye Faye qui assure qu’il y allait donc de son devoir juridique, éthique et moral de ne céder la moindre parcelle de tolérance « aux contempteurs de la Loi ». Le Président de la République s’assure par conséquent que le gouvernement garantisse la bonne organisation des élections et l’expression libre et démocratique du choix du peuple.