HAMIDOU ANNE, POLITISTE : « Le Pastef c’est un parti fasciste »
Le politiste Hamidou Anne considère que « le Pastef a une méthode et une démarche populiste mais c’est un parti fasciste ».
Par Ousmane THIANE
Le politiste Hamidou Anne peint le Pastef dont le candidat, Bassirou Diomaye Faye est cité parmi les sérieux prétendants pour succéder à Macky Sall à la tête du pays, comme un parti ‘‘fasciste’’. Il s’exprimait mardi lors d’une conférence sur ‘‘l’impact du populisme sur la démocratie’’ organisée par l’ancien député Moustapha Diakhaté, fondateur du cadre de réflexion « Daaray Senegaal, académie pour l’éducation à la citoyenneté ».
« Je considère que le Pastef jusqu’à sa dissolution n’était pas un parti démocratique ni républicain, c’est un parti fasciste. Il s’est mis de lui-même et volontairement en dehors de l’arc républicain. Quand on voit ses codes, ils sont souvent issus de plusieurs imaginaires, qui, compilés, produisent un imaginaire fasciste. Le Pastef utilisait la méthode populiste, avait le populisme comme méthode mais c’est un parti fasciste. C’est encore plus grave », a t-il déclaré.
Avant d’expliquer : « Tous les partis politiques ne sont pas d’obédiences fascistes mais tous les partis fascistes ont une méthode populiste. Être fasciste, c’est faire le choix délibéré de l’usage permanent de la haine et de la division dans une communauté (…) Le fascisme, c’est refuser les règles de la démocratie et choisir une entreprise séditieuse c’est-à-dire la violence, la pugnacité (…) ».
« Le Sénégal fait face à la menace populiste et d’un courant pré-fasciste »
Dans son intervention, le politiste a prévenu que le Sénégal n’est pas à l’abri du populisme. « A l’instar de beaucoup de pays dits démocratiques, de quasiment toutes les démocraties libérales, le Sénégal fait face à la menace populiste, à l’hydre de la démagogie et même à la menace d’un courant pré-fasciste », a-t-il averti.
M.Anne s’est longuement épanché sur les terreaux fertiles du populisme mais également ses dangers et conséquences sur la Nation, l’Etat de droit et la République avant de dégager des pistes de solutions pour l’endiguer. « Le populisme se nourrit sur le renoncement de ceux qui gouvernent, de l’absence d’exemplarité de ceux qui sont appelés à assumer des responsabilités dans notre pays. L’une des solutions les plus urgentes, c’est l’éducation, le fait de transmettre le savoir et la connaissance. D’où l’intérêt d’avoir dans cet académie des débats de ce genre parce que l’école joue un rôle en matière éducation et de formation. Les familles sont aussi des espaces privilégiés de formation et d’éducation mais aussi des espaces discursifs. Des débats de confrontations des idées comme celui-ci peuvent aider à endiguer la menace populiste auquel notre pays fait face », a-t-il argué.