KHALIFA ABABACAR SALL : Un destin républicain
Khalifa Sall est l’incarnation de la résilience politique. Victime de ses ambitions au sein même du parti socialiste, mais aussi face au pouvoir en place. Mais le maître incontesté de Dakar a su se relever pour poursuivre ses rêves, son ambition de servir le Sénégal en devenant Président de la République.
Portrait…
Par Dieynaba TANDIANG
Candidat de la coalition Khalifa Président, l’ancien maire de Dakar a dû faire preuve de résilience pour en arriver là. En effet, Khalifa Sall vient de loin. Maire de la capitale sénégalaise en 2009, il s’est imposé comme la seule constante à Dakar où il a gagné les élections locales de 2014 avec Taxawu Dakar, alors qu’il venait de rompre avec sa formation politique le pythique Parti Socialiste. Le vent en poupe, on lui coupe l’herbe sous le pied au moment où tout le monde le considérait comme étant le seul adversaire de taille de Macky Sall. Il sera emporté par l’affaire de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar, anéantissant toutes ses chances de participer à la présidentielle de 2019. Hélas, il passera cette élection en prison après avoir été condamné à cinq ans de prison.
Il sera gracié en septembre 2019 par Macky Sall. Loin de se décourager, Khalifa Sall reprend les choses là où il les avait laissées. Objectif : le fauteuil présidentiel. Après une alliance laborieuse avec le phénomène de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko. Une alliance qui sera rompu par le dialogue national initié par le Chef de l’Etat Macky Sall. Les deux camps ne fumant plus le calumet de la paix, chacun va prendre son chemin. Pour Khalifa Ababacar Sall, il fallait trouver une issue pour participer au scrutin du 25 février et occasion ne pouvait être meilleur que le dialogue. Il a ainsi bénéficier d’une amnistie et décrocher son ticket pour la présente élection présidentielle.
Instituteur de formation, plusieurs fois ministre, député et élu local durant le règne du Parti socialiste, Khalifa Ababacar Sall, 68 ans, est un vétéran aujourd’hui dans le champs politique. En effet, Khalifa Ababacar Sall a connu un militantisme politique « très précoce », à l’image de sa génération qui a grandi dans les tumultes estudiantins de mai 1968. D’après un article de l’Agence sénégalaise de presse. Ainsi, à 12 ans, il s’engage et acquiert sa carte de membre de l’Union progressiste sénégalaise, devenue Parti socialiste, qui a gouverné de 1960 à 2000. Il occupe très tôt des responsabilités importantes au sein de cette formation politique avant d’en être exclu avec 65 autres personnes pour dissidence.
De secrétaire national des Jeunesses socialistes, il sera promu responsable des jeunes, secrétaire aux élections, puis secrétaire à la vie nationale du Parti socialiste. Khalifa Sall a été plusieurs fois député et ministre. En 1983, à la faveur des élections générales, il commence sa carrière en tant que député à l’Assemblée nationale, l’un des plus jeunes de cette législature, disait-on. Il reste à l’Hémicycle comme membre du Bureau jusqu’en 1993, année au cours de laquelle il vit sa première expérience gouvernementale comme ministre chargé des Relations avec les assemblées. Il occupe ce poste jusqu’en 1998 et devient ministre du Commerce du dernier gouvernement socialiste dirigé par Mamadou Lamine Loum.
Après la première alternance politique intervenue en 2000 avec l’élection de l’opposant historique, Abdoulaye Wade, Khalifa Sall devient consultant auprès d’organisations internationales du système des Nations unies, avant de retourner à l’Assemblée nationale en mai 2001. Il ne quitte l’Assemblée qu’en 2007 au lendemain des élections législatives de cette année marquées par le boycott de l’opposition, lit-on dans une note biographique qui lui est consacrée.
Khalifa Sall joue, sans doute son destin politique. Candidat à la présidentielle, il veut exhausser son ambition de diriger le Sénégal. Dans ce contexte particulier où le pays a été rudement secoué politiquement, l’ancien maire de Dakar inscrit son programme à travers quatre (04) Orientations stratégiques qui tourne autour de la réforme institutionnelle, l’économie, l’éducation et la formation ainsi que la santé.