LE SENEGAL A L’EXPO 2023 DE DOHA : Honneurs et coups bas

Par Babacar DIONE (envoyé spécial)

Le Sénégal est bien représenté à l’Expo 2023 de Doha où son pavillon reçoit de nombreux visiteurs en plus des honneurs rendus au président Macky Sall et à la commissaire générale, Mme Zahra Iyane Thiam. La tâche n’a pas
cependant été aisée pour la directrice générale de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex), dont les adversaires, tapis, dans la haute sphère de l’administration, ont usé de toute leur influence pour compromettre la réussite de la participation du Sénégal à cet évènement universel.

Par Babacar DIONE

Samedi 9 décembre. Il est 20 heures. La pénombre a fini d’envelopper Doha. Le soleil dort depuis plus de deux heures dans la capitale qatarie. Dans cette vaste étendue de 80 hectares qui abrite l’expo 2023 de Doha, des ouvriers se sont engagés dans une course contre la montre. Soudeurs, électriciens, peintres, décorateurs s’attèlent à donner forme au pavillon Sénégal. Ils ont moins de 24 heures pour que tout soit fin prêt avant le démarrage des festivités rehaussées par la présence du président Macky Sall. Le chef de l’Etat sénégalais est venu de Dakar pour présider la journée du Sénégal, après un passage, dans la journée, au forum de Doha où l’avait convié l’Emir du Qatar.

Déjà, les exposants avaient fini d’occuper l’espace qui leur était réservé. En bonne place, l’horticulture. Le Sénégal n’a pas lésiné sur les moyens pour présenter son paysage forestier. Un ingénieur a été dépêché pendant six mois pour suivre l’évolution des plantes et ainsi reconstituer la zone des Niayes. En plus d’autres espèces qui meublent l’arrière cours du pavillon du Sénégal. « 120 artisans répartis en 20 par mois, ont fait le déplacement de Dakar pour vendre le savoir-faire sénégalais », selon Cheikh Saadibou Fall, responsable de la gestion du pavillon. « Nous recevons chaque jour la visite des délégués africains et d’autres pays présents à cet Expo 2023. Nous leur rendons également visite afin de créer une ambiance saine de travail », ajoute-t-il.

Finalement, le défi a été relevé par les techniciens qui ont pu finir à temps leur travail. Le modèle architectural révolutionnaire proposé par le Sénégal ainsi que les produits exposés dans son pavillon, ont fini d’en faire l’une des principales attractions de cet évènement.

«Il faut maintenant penser à former davantage les exposants pour qu’ils ne soient pas pris au dépourvu. Quand ils viennent exposer dans un pays, ils doivent être édifiés sur tous les aspects culturels de leur hôte et des potentiels visiteurs », notamment dans un évènement qui compte pas moins de 80 pays participants.

Pour sa première participation à un évènement d’une telle envergure, Mme Zahra Iyane Thiam a de quoi être fière, après seulement 11 mois passés à la tête de l’Asepex. Son leadership a été reconnu par ses pairs : elle est membre du comité restreint au Bureau international des expositions (BIE) et présidente de la Commission informations et communication. Et récemment, elle a été portée à la tête du steering commitee représentant les commissaires de section présents à l’Expo Doha 2023 au niveau du BIE.

Des positions plus que symboliques pour le Sénégal, mais aussi pour l’Afrique qui attend d’organiser sa deuxième exposition après celle de… 1949 par Haïti, il y a presque un siècle.

Et pourtant…

COUPS BAS

Si le bilan à mi-parcours de la participation du Sénégal est satisfaisant à tout point de vue, il n’en manque pas des personnes mal intentionnées qui voudraient voir le contraire. Ils travaillent d’ailleurs à rendre moins reluisante l’image du Sénégal à l’Expo 2023 de Doha. Un constat d’autant plus amer que ceux qui mettent des bâtons dans les roues de l’Asepex ne sont pas étrangers au système. L’exemple patent nous a été servi dans la soirée du dimanche quand une exposante a interpelé publiquement le chef de l’Etat sur un mauvais traitement dont elle serait l’objet de la part de la commissaire générale de section du Sénégal. En réalité, la dame en question a été imposée par la tutelle alors que l’Asepex voulait que tous les dossiers répondent aux critères définis par la chambre des métiers, seule habilitée à sélectionner les exposants.

Comme si cela ne suffisait, la même dame a refusé de céder sa place ainsi que sa chambre d’hôtel alors que son délai d’exposition était épuisé et d’autres artisans attendaient.

Elle en a fait tout un scandale jusqu’à ce que les autorités qataries lui confisquent son passeport. Des interrogations demeurent tout de même sur les soutiens ou protecteurs de cette femme jusqu’à lui permettre d’ouvrir toutes les portes.Le show qu’elle a servi au président Macky Sall dimanche, n’était qu’un moyen trouvé par ses commanditaires pour discréditer les responsables de l’Asepex devant l’autorité. Un plan machiavélique ourdi malheureusement pas, contre la personne de Mme Zahra Iyane Thiam mais, contre tout un pays, le Sénégal.

On comprend mieux ainsi les difficultés rencontrées par l’Asepex pour organiser son exposition. Quasiment sans
moyens du fait du retard noté dans la mise à disposition de son budget malgré toutes les démarches entreprises par sa directrice.

Une manière bien évidente d’empêcher une bonne participation du Sénégal à l’Expo de Doha et certainement d’éviter la venue du président Macky Sall.

Ces pratiques sont malheureusement courantes au Sénégal empêchant ou retardant l’exécution de tout programme d’intérêt général. C’est bien dommage !