Les carillons de la sonkonnerie : (Par Passy Israël Dramé)
Du One man Show* de Ousmane Sonko (*excusez-moi, Diomaye, vous étiez deux comédiens en réalité, mais on avait du mal à vous entendre), j’ai retenu qu’au delà des contorsions verbales et des dénégations politiciennes, Monsieur avoue avoir négocié sa libération et celle des soi-disant « détenus politiques » avec le « diable » Macky Sall qui d’ailleurs retrouve miraculeusement grâce à ses yeux et son titre de Président, assurément la prison a des vertus de correction.
Au demeurant, il est heureux de constater qu’après une trêve de trois ans, le grand bavard comme il se définit lui-même, ait renoué avec les conférences de presse. On avait fini de se convaincre que Sonko est sourd aux questions. Apparemment, il a manœuvré pendant tout ce temps à force de lives Facebook, de déclarations et de points de presse pour éviter une seule question, un seul nom, Adji Raby Sarr. Ouf, l’amnistie a levé la hantise!
J’ai également retenu que le fameux projet qu’on nous vend depuis des années maintenant, est fluctuant, sans contenu véritable, voire TikTok-o-sensible. En effet , après que le Programme de la Coalition Diomaye Président nous ait été présenté en grande pompe, il n’y a même pas une semaine, M. Ousmane Sonko a cru devoir préciser au moins deux points majeurs de ce programme qui ont été particulièrement controversés :
– la création d’un poste de vice-président qui subitement cède la place à un Premier Ministre aux pouvoirs renforcés. Rien de révolutionnaire finalement ;
– La création d’une monnaie nationale qui, elle aussi, a été amendee au profit d’une devise communautaire, autant dire la conservation du Franc CFA et ultérieurement l’Eco selon les schémas prévus par la CEDEAO et l’UEMOA. Statuquo!
De ce rétropédalage, il faut comprendre l’immaturité du projet ex Pastef dont des axes essentiels relevant de la Souveraineté du pays tels que l’armature institutionnelle ou la monnaie, peuvent changer au gré des commentaires sur les réseaux sociaux et des avis d’experts. Cela ne surprend pas si l’on se rappelle l’incohérence du groupe parlementaire Yewi Askamwi lors de l’examen du projet de loi d’amnistie.
Or donc, un groupe politique qui a l’ambition de présider aux destinées du Sénégal doit avoir le courage de plaire ou de déplaire si la religion est faite que les positions adoptées et actes posés le sont dans l’intérêt supérieur de la Nation. Hélas Ex Pastef et alliés est une formation girouette dont les positions évoluent selon la direction du vent et suivant les désapprobations ou les applaudissements.
Le plus décevant est que le fameux projet que certains ont défendu au prix de leurs vies parfois, n’existe en fait que de nom. Avec tout le tintamarre et le mysticisme avec lesquels il a été entouré, on s’attendait tous à un « prêt à porter » ou un « prêt à l’emploi », c’est selon. Que nenni ! Le projet se cherche! C’est juste une pale copie du PSE, d’ailleurs mal copiée. En vérité, même tricher requiert du talent !
Quant aux affabulations relatives au patrimoine du Candidat Amadou Ba, je renvoie à l’émission « Ca me dit mag » ou M. Sonko s’échinait à expliquer à Pape Ale Niang la licéité du patrimoine de Tahibou Ndiaye alors accusé d’enrichissement illicite. Il y avançait notamment qu’un Directeur au Ministère des Finances ( du cadastre en l’espèce) bénéfice de fonds communs et d’autres avantages qui dépasseraient de loin le patrimoine attribué au prévenu. Il s’est dit dans la presse de cette période que Tahibou Ndiaye aurait transigé à hauteur de 7 milliards. Toutes choses étant égales par ailleurs et en suivant le Sonko de 2013/2014 dans sa propre logique, je rappelle qu’en plus d’avoir été DIrecteur général (des impôts et domaines) six années durant, M. Amadou BA fut également Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan pendant six autres années. Qui peut justifier la fortune de Tahibou peut certainement comprendre que Amadou Ba ne soit pas indigent. Eupp thieree eupp niekh dit l’adage!
Passy Israël Dramé