MALNUTRITION DES ENFANTS EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE : Les zones hors d’urgence rassemblent le plus de malnutris
La malnutrition constitue un lourd fardeau pour les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Dans cette partie du continent noir, 29,3 millions d’enfants souffrent de retard de croissance et les régions côtières sont les plus touchées par cette pathologie.
Par Dienka NIASSY, (Depuis Lomé)
En Afrique subsaharienne en particulier, la région Ouest et du Centre est la zone où se trouve la plupart des
enfants malnutris. Ces zones considérées hors d’urgence sont les plus touchées, malgré leur situation géographique et la paix qui y règne. Ce qui est paradoxal car, la région du Sahel étant une zone d’insécurité minée par des tensions à n’en plus finir et des sécheresses les plus atroces à cause du changement climatique, est loin de recevoir le plus grand taux d’enfants malnutris d’Afrique.
Cette situation, selon Komlan Kwadjode, spécialiste en nutrition à Unicef Togo, est liée à un problème de développement. « Il y a plus d’enfants malnutris dans les zones hors urgence que dans des zones d’urgence », a-t-il fait savoir.
Dans cette partie de l’Afrique, 90 millions d’enfants de moins de 5 ans y vivent. Parmi eux, 29,3 millions souffrent de retard de croissance et 1,6 million souffrent d’émaciation sévère, soit 11,7 % du fardeau mondial. Pour lui, la croissance démographique annihile la réduction de la prévalence du retard de croissance. « C’est pourquoi, nous devons changer notre manière de faire. En 2030, nous aurons plus de 17 millions d’enfant en retard de croissance et nous devons trouver des solutions à ce phénomène », a-t-il déclaré.
M. kwadjode faisait une présentation sur « la nutrition des enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre », où il a avoué que la carence en nutriments fait des dégâts chez les enfants et que les besoins en composants alimentaires différent selon l’âge, le sexe, le niveau d’activité physique, la taille, le poids, le stade de la vie et l’état de santé de chaque individu.
Dans la malnutrition aigüe où il y a la malnutrition sévère et la malnutrition modérée, il a indiqué qu’elle peut aller jusqu’à tuer l’enfant. Il y a également la malnutrition chronique, c’est quand l’enfant est trop petit pour son
âge et la surnutrition qui peut aboutir à l’obésité. « Le corps a besoin de micronutriments pour rester en forme
» explique-t-il.
Les causes de la malnutrition aigüe sont l’insuffisance pondérale à la naissance, la baisse de poids avec le ralentissement de la croissance, les pratiques inadéquates des apports de l’alimentation. « Lorsqu’un enfant est atteint de malnutrition, il faut agir vite en urgence pour le sauver », alerte le spécialiste en nutrition. Concernant la femme enceinte et anémié, ce dernier de faire savoir qu’elle peut contaminer l’enfant et créer chez lui une malnutrition et un retard de croissance chez. « Les mamans malnutries donnent naissance à des enfants malnutris », renseigne-t-il.
La malnutrition a un coût. Et ce coût dépend du traitement très élevés, des dépenses pour les funérailles, de la maladie, des pertes de revenus, coûts élevés et pertes de revenus potentiels, difficultés d’apprentissage, la réduction de la chance d’aller à l’école, entre autres.
En Afrique, entre 4 à 11 % de Pib, soit 35,6 et 97,9 milliards de dollars américains sont perdus chaque année. Le Mali et la Gambie, pays voisins du Sénégal perdent respectivement 450,6 milliards de dollars et 83,4 milliards de dollars, soit 5,1 % de son Pib. Parmi les défis, il y a ceux liés à la démographie, ce qui fait que cette région a davantage d’enfants à nourrir et davantage de jeunes à la recherche d’un revenu. L’autre défis, dit-il, ce sont «les
urgences récurrentes et nouvelles», comme la crise du Sahel central et Nigeria avec 26,4 millions de personnes affectées dont 8 millions d’enfants. En Afrique centrale, 13 millions de personnes sont affectées. Le défi de la mondialisation. «L’autre défi, c’est la supplémentation en Vitamine A», a-t-il conclu.