Par D. TANDIANG
La nomination des membres du CNRA continue de faire l’objet de polémique. Cette fois-ci, ce ne sont pas les militants de Pastef qui sont à l’origine de ce bruit, mais le patronat des médias. En effet, dans un document transmis ce lundi à la rédaction de Lii quotidien, le CDEPS a décelé « beaucoup de manquements ». Selon l’organisation patronale, le décret 2024-3401, portant nomination des membres du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), en date du 11 décembre 2024 recèle de beaucoup de manquements, « qui dénotent, encore une fois, de l’incompétence du ministre de la Communication ».
En effet, souligne le CDEPS, « c’est de la seule compétence du président de la République, par décret, que relève la nomination aux postes civils et militaires. En aucun cas, la nomination des membres du CNRA ne saurait l’être sur proposition du ministre de la Communication ». Il poursuit : « les membres du CNRA ont un mandat de six ans, non renouvelable et non révocable. Il ne s’agit nullement de les remplacer. C’est là aussi simplement une nouvelle maladresse du fait d’une méconnaissance totale des textes qui régissent le secteur.
Selon les patrons de presse, le CNRA est une « autorité indépendante de régulation de l’audiovisuel » (art. 1 loi N°2006 portant création du CNRA). À ce titre, parmi ses attributions, le CNRA veille, entre autres, « à l’indépendance et à la liberté de l’information et de la communication dans le secteur de l’audiovisuel » (art. 7). Dans la tradition républicaine, aucun membre du CNRA ne peut être affilié à un parti politique ou en être sympathisant de manière publique.
Le CDEPS a, par ailleurs, invité « urgemment » le pouvoir à mettre en place la Haute Autorité de Régulation de la Communication audiovisuelle (HARCA), qui doit remplacer depuis fort longtemps l’actuel CNRA, conformément aux textes pertinents du nouveau Code de la presse, tout en respectant les critères objectifs de nomination. « Le ‘’jub, jubal, jubanti’’ commence par le respect des lois en vigueur, sinon il reste un slogan creux », a rappelé le président du CDEPS Mamadou Ibra Kane, pour qui, ces nouveaux agissements du ministre de la Communication « sont en droite ligne de toutes les entorses de son ministère depuis l’avènement de la troisième alternance politique du 24 mars 2024.