OUVERTURE PROCHAINE DU CENTRE DE DIALYSE DE LIBERTE 6 : Le Maire de Dakar et le ministère de la Santé mutualisent leurs forces
Le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, a présidé hier, la cérémonie de signature de la convention de partenariat entre son Département et la ville de Dakar. Ce partenariat entre dans le cadre de la gestion médicale du centre de dialyse de la Ville de Dakar situé à Liberté 6.
Par Idrissa NIASSY
Le maire de la ville Dakar, Barthélémy Toye Diaz a invité hier le ministère de la Santé et de l’Action Sociale à réfléchir, ensemble, pour trouver un consensus pouvant permettre aux populations dakaroises de bénéficier de manière « inclusive » et surtout « objective » du Centre d’hémodialyse situé à Liberté.
« J’ai été très choqué de voir comment les populations sénégalaises souffrent pour avoir accès aux soins de dialyse », a-t-il déclaré. C’est pourquoi, il a décidé de concentrer toute son action sur l’humain pour le bénéfice des populations, en offrant des dialyses gratuites. « Mon rêve c’est de voir le centre de dialyse offrir des dialyses gratuites », ajoute-t-il. Cette initiative lui tient à cœur car, dit le maire de la ville de Dakar, « il s’agit d’une approche multisectorielle » dans le domaine de la santé. «L’ambition est d’offrir un plateau technique adéquat aux populations dakaroises», a-t-il fait savoir.
Le maire de la ville de Dakar procédait hier à la signature d’une convention de partenariat avec le ministère de la Santé pour l’ouverture du centre de dialyse construit par la mairie de Dakar. Ce joyau dispose de 40 générateurs en plus d’un équipement pour le mobilier et les accessoires nécessaires pour un service de qualité. Dans le schéma d’optimisation, il pourra également fonctionner progressivement jusqu’à prendre 240 patients. Le Directeur régional de la santé de Dakar, en relation avec les directions techniques concernées va apporter l’accompagnement technique nécessaire pour assurer une prise en charge de qualité des patients, avec un compte rendu régulier des diligences effectuées et de l’évolution de la cohorte.
Il y a quelques mois, le maire de la ville de Dakar avait procédé à la pause de la première pierre pour la construction de l’hôpital des Parcelles Assainies qui était une promesse de campagne. « On souhaiterait que le ministère puisse nous accompagner pour la réalisation de ce projet qui pourrait décongestionner la ville de Dakar et soulager les populations de la banlieue, particulièrement les Parcelles Assainies, Grand Yoff», souligne M. Diaz. Ce dernier se dit être choqué de la souffrance des populations sénégalaises pour avoir accès aux soins de dialyse. En matière de politique sociale, de prise en charge médicale et d’évacuation sanitaire, la ville de Dakar consomme quasiment presque 2 milliards F Cfa pour aider les populations les plus vulnérables à accéder aux soins sans avoir à débourser un franc.
En même temps, la ville de Dakar a signé une convention avec un laboratoire d’analyse sans compter les conventions avec une dizaine de pharmacies qui sont à proximité des
structures sanitaires : hôpital Idrissa Pouye, Principal, hôpital Abass Ndao et l’hôpital militaire de Ouakam. « Tous ces efforts sont consentis par la ville », a précisé Barthélémy Toye Diaz.
Chaque année la mairie de la ville de Dakar octroie près de 3 milliards F Cfa de bourses.
Le ministre de la Santé, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, dans sa prise de parole à l’occasion de la signature de cette convention de partenariat, est revenue d’abord sur l’ampleur des Maladies non transmissibles (Mnt) qui gagnent de plus en plus du terrain dans le monde et qui sont responsables de 71 % de la mortalité, avant de faire savoir que les pays en développement supportent plus de 80 % du fardeau.
Pour elle, le travail du maire de Dakar est à saluer, car ce partenariat permettra d’augmenter le nombre de malades à enrôler dans la dialyse. Selon elle, les Mnt sont responsables de 80 % de la mortalité prématurée, c’est-à-dire des décès qui surviennent entre 30 et 70 ans. Ce qui est un véritable problème de santé publique. « Il s’agit de maladies fortement handicapantes, qui entraînent une baisse considérable de notre productivité et pourrait constituer un frein au développement : c’est donc un fardeau assez lourd », a expliqué la ministre de la Santé.
Pour elle, les données hospitalières de 2023 font état d’une cohorte de près de mille patients au Sénégal. Les affections rénales, même si elles sont le plus souvent silencieuses, dit le ministre, «peuvent être détectées et leur évolution ralentie, voire stoppée par des médicaments et des règles hygiéno-diététiques simples ». Ce qui explique toute l’importance accordée par l’État du Sénégal, à travers le département de la santé et de l’Action sociale qui travaille sans relâche afin d’arriver à la maitrise de cette pathologie ravageuse et appauvrissante. « Nous sommes conscients qu’à côté de la mise en place d’infrastructures, il est important d’assurer la prise en charge correcte de
certaines maladies non transmissibles qui ont comme complication l’insuffisance rénale chronique. D’où l’importance de renforcer la sensibilisation sur la prévention des facteurs de risques et aussi renforcer les capacités des prestataires de santé pour une prise en charge adéquate des patients», a-t-elle conclu.