Les députés de Pastef ont apporté, hier, des explications sur la proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie déposée par leur collègue Amadou Ba.
Par Ousmane THIANE
Le groupe parlementaire « Pastef-Les Patriotes » éclaire l’objectif de la proposition de loi n°05/2025 portant interprétation de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024. Laquelle sera examinée en séance plénière le mardi 2 avril 2025 à 10 heures. « Il ne s’agit ni d’une abrogation totale ou partielle, ni d’un règlement de comptes, mais d’une clarification pour ceux qui, de bonne foi, interprètent mal la loi. On assiste à une manipulation qu’il faut stopper », a précisé, face à la presse, hier, le président Ayib Daffé.
A l’en croire, cette initiative du vice-président de l’Assemblée nationale, Amadou Ba, engage l’ensemble des parlementaires de Pastef. Concernant les mises en garde du Mouvement Y en a marre qui réclame « l’abrogation totale de la loi d’amnistie », M. Daffé s’est voulu on ne peut plus ferme. Sans les citer nommément, il soutient sans ambages qu’ils n’ont aucune légitimité. « Ces derniers temps, on entend beaucoup de personnes prétendre parler pour le peuple, mais quelle légitimité ont-elles pour le faire ? Nous, qui sommes élus, hésitons parfois à nous exprimer, alors que nous en avons pleinement le droit. Nous faisons tout dans l’intérêt du peuple, notamment en légiférant. Personne ne peut nous menacer en essayant de parler en son nom alors que ce n’est pas le cas », lance-t-il.
Amadou Ba : « Si on voulait échapper à des poursuites on allait faire l’abrogation parce que quasiment tous les manifestants sont libres »
Pour sa part, le député Amadou Ba a soutenu que cette proposition de loi interprétative vise à traduire en justice « les commanditaires politiques d’actes délictueux ». « Le groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes a décidé de clarifier le champ d’application de la loi d’amnistie pour y exclure notamment toutes les infractions criminelles ou correctionnelles qui seront qualifiés de tortures, d’actes de barbarie, de meurtre, d’assassinat, de disparition forcée de personnes et d’utilisation de nervis armés (…) Les auteurs d’actes d’assassinat, d’actes de tortures et de meurtres quel que soit le bord politique auquel ils appartiennent ne seront jamais couverts par l’amnistie », a-t-il déclaré, ajoutant que « le but de tout ceci n’est pas une chasse aux sorcières ou une justice des vainqueurs ».
Amadou Ba rassure ainsi les plus sceptiques quant à leur volonté à travers cette proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie. « L’abrogation n’a d’effet que pour l’avenir. Ceux qui en ont bénéficié conservent définitivement leur droit acquis. Si on voulait échapper à des poursuites on allait faire l’abrogation parce que quasiment tous les manifestants sont libres », dira-t-il.
Ayib Daffé, le président du groupe Pastef-Les Patriotes a annoncé le début, dès ce vendredi, des travaux en Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains.