La sécurité sanitaire des aliments est un enjeu crucial pour la santé publique, le commerce et la compétitivité des chaînes de valeur agroalimentaires au Sahel. Cependant, les systèmes de contrôle des aliments dans des pays comme le Sénégal, le Burkina Faso et le Niger font encore face à des lacunes importantes, notamment au niveau des capacités des laboratoires. C’est pourquoi, la Fao vise à outiller les laboratoires pour atteindre et maintenir des standards internationalement reconnus.
Par Idrissa NIASSY
Les diagnostics menés dans les neuf (9) laboratoires du Sénégal, du Burkina Faso et du Niger, trois pays, où se déroule le projet de coopération technique visant à renforcer les capacités des laboratoires dans ces trois pays, ont révélé des lacunes persistantes. Ces dernières ont montré qu’au niveau infrastructurel que les équipements méritent d’être modernisés, de consolider les systèmes qualité, à normaliser les procédures, et à renforcer les compétences techniques. C’est ce qu’a bien compris l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), en collaboration avec la section Afrique de l’Aoac, en décidant de relever ces défis.
Et ce processus va commencer par outiller les laboratoires pour atteindre et maintenir des standards internationalement reconnus, à former les équipes à l’utilisation des outils de vérification Bpl et à la compréhension des exigences Iso/Iec 17025, à mettre en place un programme d’analyse comparative des performances (Lpbp) comme levier d’amélioration continue, et à favoriser une planification concertée des audits et des actions correctives.
Selon Henry Noël Bouda, Fonctionnaire de la foresterie au niveau du bureau sous-régional de la Fao à Dakar, et Représentant la Coordonnatrice sous-régionale empêchée à l’atelier régional de lancement du programme de renforcement de capacité des laboratoires de sécurité sanitaires des aliments dans ces trois pays cités là-dessus, pour assurer la sécurité des aliments, «il nous faut vraiment travailler avec des laboratoires qui sont dans les normes et qui ont les capacités à nous montrer que les aliments que nous consommons sont d’un niveau acceptable ou d’un niveau requis pour assurer la santé de la population». Parce que, pour lui, une alimentation défaillante du point de vue de la qualité, peut engendrer une santé de la population défaillante. « Nous travaillons avec ces 9 laboratoires qui sont des points d’ancrage qui feront justement l’émulation pour que toute la région soit couverte », a-t-il déclaré.
Concernant le choix de ces trois pays, ce dernier de faire savoir que c’est en fonction des besoins, mais aussi de la dynamique qu’ils avaient déjà engagé dans le domaine pour renforcer ce qui a déjà commencé et qui a besoin d’être renforcé. « Le choix est parti de là pour déterminer les trois pays qui sont par coïncidence aussi de ceux du Sahel ».
Cet atelier qui a réuni des experts, des représentants des laboratoires sélectionnés, des partenaires techniques et les autorités nationales de contrôle, permettra de présenter les résultats préliminaires des auto-évaluations Bpl des laboratoires participants ; d’introduire les outils de vérification et d’audit ; de débattre des enjeux de la certification Iso/Iec 17025 ; et de planifier les prochaines étapes. Ce projet s’inscrit dans une initiative régionale plus large soutenue par la Banque africaine de développement (Bad) en faveur des Pme agroalimentaires dirigées par des femmes et des jeunes, en partenariat avec l’Aoac Afrique.
Le Professeur titulaire de chimie analytique et bromatologie et président du Comité national du Codex alimentarius, Amadou Diop, prenant la parole, a fait savoir que le contrôle des aliments permet aux fournisseurs de produits alimentaires, aux industries de transformation, de mettre à la disposition des populations des produits de qualité. « C’est extrêmement important pour la santé publique, pour le travail du laboratoire, mais également pour le commerce, car pour pouvoir commercer il faut respecter des normes », a-t-il fait valoir.
Pour lui, pour qu’un laboratoire puisse produire des données fiables, il doit être accrédité. Il a également fait part que le Sénégal, comparativement à ce qui se fait dans la région, concernant la sécurité sanitaire des aliments, est un exemple. Abondant dans le même sens, Fatou Beye de l’Anaq qui est un laboratoire de référence a pour objectif de garantir la sécurité sanitaire des aliments. « Il a toujours besoin de mettre à jour la compétence de son personnel par des formations sur de nouvelles méthodes », a-t-elle déclaré.




