Dans son nouveau rapport en 2023, Human Rights Watch a dressé un sombre bilan en matière de protection des droits de l’homme au Sénégal. L’organisation estime que les arrestations arbitraires de personnalités et de militants de l’opposition, le recours excessif à la force par les agents de sécurité, les restrictions injustifiées de l’espace civique et d’autres violations des droits humains ont été bien remarqués au Sénégal. Selon HRW, de manifestations en mars, en mai et en juin, les forces de sécurité ont fait usage d’une force excessive pour assurer le maintien de l’ordre public. Le 16 mars, à Dakar, la capitale du Sénégal, la police a utilisé des gaz lacrymogènes sur des manifestants soutenant le chef de l’opposition Ousmane Sonko avant un procès dans lequel il était accusé de diffamation. La police a extrait Sonko de force de son véhicule et l’a conduit au palais de justice. La veille, le 15 mars, la police a également lancé des gaz lacrymogènes sur Guy Marius Sagna, un député de l’opposition, alors qu’il tentait de rendre visite à Sonko à son domicile. À la mi-mai, des jeunes manifestants sont descendus dans les rues du quartier de Ngor à Dakar, dénonçant un « État de plus en plus répressif ». « Les forces de sécurité ont répondu en faisant un usage excessif de la force, en tirant à balles réelles et en lançant des gaz lacrymogènes. Lors de ces violences, une adolescente a été tuée et 30 personnes ont été blessées » indique le rapport.