DOUBLE NATIONALITÉ DE KARIM WADE : Thierno Alassane Sall va déposer un recours au Conseil Constitutionnel
Thierno Alassane Sall ne compte pas laisser passer la question de la double nationalité de Karim Wade, qu’il considère comme une violation de la loi. Le président de la République des valeurs « Réewu Ngor » compte déposer un recours ce matin au Conseil Constitutionnel.
Par Adji Ousseynou DIOP DIALLO
« Au nom de la Constitution et du peuple, fidèle aux valeurs que j’ai toujours défendues, je déposerai demain (aujourd’hui, Ndlr) un recours au Conseil constitutionnel pour le respect des dispositions de notre charte fondamentale », dit-il dans une note dont copie nous a été transmise hier.
Selon TAS, l’exigence d’une nationalité exclusivement sénégalaise pour les candidats à l’élection présidentielle repose sur des principes fondamentaux visant, entre autres, à garantir l’indépendance du Président de la République vis-à-vis de toute puissance étrangère. « À travers la Constitution, le Peuple a voulu, d’une part, que le président de la République du Sénégal, pays souverain et indépendant, ne soit sous l’autorité formelle d’aucun autre Chef d’État en tant que citoyen d’un pays tiers. En d’autres termes, un Président ne peut avoir à son tour un Président », soutient-il.
D’autre part, dit-il, « que les dossiers ou autres moyens qu’un tel État étranger pourrait détenir contre le citoyen ne l’amènent à compromettre les intérêts du Sénégal.
Plus généralement, il s’agit d’un principe élémentaire de précaution contre les conflits d’intérêts largement observé par toute entité sérieuse, que ce soit une société privée, une organisation internationale… »
« Par ailleurs, si, comme les informations en notre possession tendent à le conforter, M. Karim Wade jouit encore de sa nationalité française, de graves questions se posent », souligne Thierno Alassane Sall, député à l’Assemblée nationale, par ailleurs candidat à l’élection’présidentielle. Il poursuit que, « En effet, comment peut-
on accepter qu’un potentiel Président de la République, dont le premier acte officiel serait de prêter serment de respecter et de faire respecter la Constitution, fonde son
élection sur la violation de ladite Constitution ? Peut-on attendre de celui qui a bafoué la Loi fondamentale pour se faire élire de respecter les lois ordinaires ? », se demande-t-il, avant de laisser entendre : « élire quelqu’un qui a enfreint la Constitution comme président de la République, c’est-à-dire garant du respect de la Constitution, Chef suprême des Armées, ne peut que ruiner la confiance du Peuple envers ses chefs et les
institutions qu’ils dirigent ».