ÉDUCATION DES FILLES ET MAINTIEN DES FILLES A L’ECOLE : Enseignants et élèves sensibilisés sur l’égalité homme-femme
Les stratégies d’autonomisation aident les femmes à augmenter leur pouvoir de négociation, à prendre
davantage confiance en elles et à accroître leur autonomie en matière d’éducation, de droits et de prise de décisions. Elles leur offrent le choix et le pouvoir d’agir pour leur propre sécurité et celle de leur famille.
Par Dienka NIASSY
Dans la société actuelle, les femmes, surtout les filles, ne doivent pas être laissées en rade. Car aujourd’hui, elles participent énormément à l’économie à travers leur autonomisation qui les aident à augmenter leur pouvoir de négociation, à prendre davantage confiance en elles et à accroître leur autonomie de prise de décisions. Mais, pour que cela soit prospère, il faut qu’elles soient éduquées pour avoir des ressources qui leur permettent de vivre avec leur famille. C’est ce qui est l’origine de la tenue de la 2 ème édition de la caravane « je roule pour plus de filles à l’école ».
Cette caravane de sensibilisation, se veut être un catalyseur du changement et va se déployer dans les
zones rurales et périurbaines du Sénégal et de la Mauritanie qui sont les deux pays choisis pour cette
édition afin d’informer, de mobiliser et de créer un environnement favorable à l’éducation des filles. Mise en place par l’Institut de la francophonie pour l’éducation et la formation (Ifef) en partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), cette caravane va débuter au nord du Sénégal et s’acheminera au sud de la Mauritanie, en parcourant les régions de Thiès, Louga, Saint-Louis, Rosso Sénégal et ensuite rejoindre Rosso- Mauritanie. Dans chacune de ces villes, une école secondaire sera identifiée et visitée en collaboration avec les ministères de l’Education du Sénégal ou de la Mauritanie.
« Le contexte dans lequel s’inscrit cette approche est celui de la réalité socio-culturelle de l’Afrique
subsaharienne où l'accès à l’éducation des filles demeure un enjeu majeur, malgré les progrès accomplis, confrontés à des résistances et des normes traditionnelles et valeurs sociales qui peuvent limiter les opportunités éducatives pour les filles, en particulier dans les zones rurales et périurbaines », a déclaré Mona Laroussi, Directrice de l'Institut de la francophonie pour l’éducation et la formation.
Pour cette dernière, lacaravane vise vraiment à faire en sorte que «les enseignants et les élèves soient sensibilisés sur l’égalité femme et homme » et sur le fait que « les filles restent à l’école le plus longtemps possible » et surtout avoir un diplôme et un travail décent qui leur permet d’avoir un revenu fixe pour la famille, tout en améliorant leur qualité de vie. « Elle est aussi un moment pour dire que les filles et les garçons doivent être tous les deux dans une éducation inclusive et de qualité, car l’éducation ne peut pas être juste pour une petite partie de la population, mais inclure tout le monde », a-t-elle fait savoir. Selon la Directrice de l’Ifef, elle ouvre également des perspectives et fait rêver des personnes.
Mme Mona Laroussi s’exprimait le samedi dernier lors d’une conférence de presse en prélude au lancement de la 2 ème édition de la caravane « Reliefh ». Elle a pour objectif de poursuivre non seulement les efforts internationaux de contribution à l’amélioration d’une éducation équitable, inclusive et de qualité en mettant en œuvre une action concrète et directe au bénéfice de son public cible, mais d’élaborer un plaidoyer en faveur de l’égalité et l’inclusivité à l’école.
Marie Siby Faye, coordonnatrice de la cellule genre et de l’équité du ministère de l’Éducation nationale, prenant la parole, a fait part que le ministère de l’Éducation «apprécie positivement cette caravane» qui entre en droite ligne des actions entreprises au niveau du département pour la promotion de l’éducation des filles. « Le Sénégal est fortement engagé pour que les garçons et les filles aillent à l’école, mais particulièrement les filles, parce qu’à ce niveau-là nous nous sommes rendus compte qu’il y a lieu de travailler non pour l’accès, mais pour le maintien et les performances », a-t-elle rappelé. Selon elle, la pertinence de la caravane, « c’est pourquoi elle implique la communauté, les enseignants, les élèves».
« C’est aussi un moment de mobilisation communautaire autour de cette problématique qui est l’accès et le maintien des filles à l’école », déclare-t-elle. Cette caravane a également permis de former beaucoup
d’enseignants à travers des projets phares, comme l’Elan pour les langues nationales.