ENVIRONNEMENT / BANDE DES FILAOS : Plus de 1000 ha déclassés entre 2018 et 2023
1048 hectares ont été déclassés dans la bande de filaos entre 2018 et 2023, selon Mamadou Lamine Diagne, Directeur exécutif de l’Action pour la Justice Environnementale (AJE).
Par Ousmane THIANE
Créé en 1948, la bande des filaos située au cœur du littoral allant de Dakar à SaintLouis sur une distance de 400km, était conçue pour servir de parade aux mouvements dunaires préjudiciables aux habitats et aux cultures. Seulement, depuis 2018, elle fait l’objet d’un déclassement sans précédent.
En effet, selon l’Action pour la Justice Environnementale (Aje), plus de 1000 hectares ont été déclassifiés en 5 ans. « Entre 2018 et 2023, 1048ha ont été déclassés dans le but de satisfaire des intérêts privés drapés sous le prétexte douteux de poursuite de l’intérêt général. L’espace, objet de décrets de déclassement est un des derniers poumons verts de la région », révèle le Directeur exécutif Mamadou Lamine Diagne.
D’après lui, en 2018, 4ha ont été déclassés au profit de l’Union des Magistrats du Sénégal UMS, 45ha pour la communauté Layène et 23ha pour la réalisation d’un projet d’aménagement, de lotissement et d’équipements collectifs. Ces portions de la bande de filaos se trouvent sur le périmètre de reboisement et de restauration des Niayes, zone de Malika.
A cela s’ajoutent le déclassement de 150ha de la bande des filaos dédiés au Plan d’Urbanisme de Détails (Pud) de Guédiawaye et récemment le 5 avril 2023, le déclassement de 826ha pour les besoins d’un plan d’Urbanisme de Détails (Pud).
Celuici s’étend du Rondpoint Gadaye à Tivaouane Peulh, en passant par YeumbeulNord, Malika. « Le 11 septembre 2018, le Président a pris trois décrets le même jour. Le premier décret portait sur un déclassement de 4ha au bénéfice de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums).
En même temps, il a pris 45ha pour la communauté Layène parce qu’il parait que la communauté avait donné à l’Etat des terres et en remplacement de ces terres, il a déclassifié 45ha pour ladite communauté. Par la suite, il a déclassifié 23ha pour des infrastructures publiques.
En 2022, il a encore pris un décret pour déclassifier 150ha et récemment en 2023, un dernier décret qui a déclassifié 826ha », confie-t-il. Pour Mamadou Lamine Diagne, le dernier décret portant sur le déclassement de 826ha « prononce la mise à mort de cet espace vital et sonne le glas d’une ère où chaque dakarois, notamment ceux vivant sur la bande côtière, aurait pu prétendre à respirer un air purifié, car débarrassé des particules nocives contre lesquelles la bande nous protège ».