LIMAMOULAYE : Le ministère rétablit la vérité
Le ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion apporte des précisions sur la polémique née ces derniers jours sur la reconstruction du Lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye.
Par Dieynaba TANDIANG
Dans un communiqué transmis ce vendredi 8 mars 2024 à Lii quotidien, le ministère rétablit la vérité sur des allégations concernant les conditions d’attribution du marché. « Il faut, au préalable, rappeler que le Président de la République a, lors du Conseil des Ministres du 30 novembre 2022, inscrit comme l’une des priorités dans le sous-secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, la réhabilitation des anciens établissements scolaires publics », rappelle-t-on dans le communiqué.
D’après la correspondance, en application de cette instruction, le Ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion a lancé, en procédure d’urgence, à la suite du rapport de la Commission de Protection civile de Guédiawaye, un appel d’offre (n°AOR-T-DAGE-133- MFPAI), relatif à la reconstruction du lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye, qui menace ruine. « A l’ouverture des plis deux entreprises avaient soumissionné », précise le ministère. « À la suite de l’évaluation des offres, la commission des marchés a relevé les manquements suivants, par rapport au dossier de l’un des candidats, à savoir l’entreprise EXBAT SUARL : chiffre d’affaires non conforme. En effet, la moyenne des chiffres d’affaires produite par l’entreprise durant les exercices 2019, 2020 et 2021 est de 6 113 149 071 F Cfa, or le minimum requis dans le dossier d’appel d’offres est de 8 250 000 000 F Cfa ; après vérification arithmétique, l’offre de l’entreprise est passée de 9 584 814 609 F Cfa à 11 065 768 038 F Cfa dépassant le budget prévisionnel de 65 768 038 F Cfa ; la production d’une attestation de
service fait pour la construction d’un lycée d’excellence à Boundiali en Côte d’Ivoire qui s’est avérée fausse après vérification », détaille-t-on dans le communiqué.
Par ailleurs, indique les services du ministère, « il convient de noter que l’entreprise EXBAT SUARL a fourni, au soutien de son dossier de soumission : une attestation de bonne exécution pour la construction de 295 villas en Guinée Conakry entre 2019 et 2021 délivrée par YETTIS Sénégal, alors que l’Entreprise YETTIS Sénégal est créée en 2022 sous le numéro SN DKR 2022 … ; une attestation de service fait pour la construction d’un lycée d’excellence à Boundiali en Côte d’Ivoire n°…/2023 du 23 janvier 2023 ».
Bizarrement, constate le ministère en charge de la Formation Professionnelle, « il ressort de cette pièce que le lycée a été réalisé avant le lancement des travaux car, la cérémonie de lancement des travaux du nouveau lycée de Boundiali a eu lieu le 20 mai 2023 : après Vérification auprès du Coordonnateur du projet de construction des
lycées professionnels, il est établi par courrier n°…/2023 du 16 mars 2023 que l’attestation produite est fausse ».
Par ailleurs, lit-on dans le communiqué, la réponse du Directeur général de l’Agence de régulation des marchés publics de Côte d’Ivoire laisse apparaitre que l’ouverture des plis du marché T …/2022 du 1 er décembre 2022 relatif à la construction du lycée de Boundiali est plutôt attribuée à l’Entreprise VAMPOUPA SA sous le numéro 2022-0-2-…/02-331, visible sur le SIGMAP de la Cote d’Ivoire dont copie nous a été transmise. « Au regard de ces manquements, le MFPAI avait déclaré le marché infructueux et relancé la procédure après l’Avis de non objection de la Direction centrale des Marchés publics (DCMP) », précise-t-on dans le document.
Toujours selon le communiqué, l’Agence de Régulation de la Commande publique saisie par l’entreprise EXBAT a rendu la décision n°012/2022/ARMP/CRD/DEF du 07 juin 2023 et a décidé de saisir le Procureur de la République des différents documents transmis par les parties pour toute vérification et décision à prendre. « Il est heureux de constater que, les travaux de reconstruction du lycée confiés à l’entreprise KELIMANE, se poursuivent normalement depuis juin 2023. À ce jour, trente (30) salles de classes ont été réceptionnées et ont permis de poursuivre correctement les enseignements apprentissages et sans perturbation du climat social », se réjouit le ministère.
« C’est dans ces conditions que des informations parues dans la presse font état que la Cour suprême aurait rendu deux arrêts : un, le 13 juillet 2023 ordonnant la poursuite des travaux ; l’autre, le 22 février 2024 annulant la
décision de l’ARCOP. A ce jour, le ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion n’a aucune connaissance de ces deux procédures », a-t-il fait savoir dans le communiqué.