ME SIDIKI KABA MINISTRE DE L’INTERIEUR SUR LES CONCLUSIONS DU DIALOGUE : « Toutes ces propositions sont du dialogue, mais du Président Macky Sall »
La date du 2 juin pour la tenue de l’élection n’a pas été retenu de façon fortuite, selon le ministre de l’Intérieur Me Sidiki Kaba. Il a tenu une conférence de presse ce jeudi 29 février 2024, après la clôture des travaux du
dialogue national. Il a annoncé que le rapport sera remis au Chef de l’Etat dès ce lundi 4 mars. Face à la ferme
décision du Président Macky Sall de quitter le pouvoir au terme de son mandat, Me Sidiki Kaba relève la possibilité d’une reprise de tout le processus électoral.
Par Dieynaba TANDIANG
« La commission dirigée par Ismaïla Madior Fall qui était chargé de réfléchir sur la gestion de l’Etat après le 2 avril, a proposé que le président Macky Sall reste en place jusqu’à l’installation de son successeur », a déclaré Sidiki Kaba, ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse hier. « Sur cette situation, je dois vous dire que
nous sommes dans une situation inédite car la Constitution avait prévu trois cas de figure : l’empêchement, la démission et le décès », a analysé M. Kaba.
Le Président de la république ayant réitéré sa décision « ferme » de quitter le pouvoir à la fin de son mandat, c’est-à-dire le 2 avril, les choses risquent de se compliquer. A ce propos, explique le ministre de l’Intérieur : « S’il y a vacance de pouvoir, c’est le président de l’Assemblée National qui est tenu d’organiser des élections dans une période de 60 à 90 jours. Donc il n’y aura pas de droits acquis car, c’est tout le processus qui sera repris ». « Nous sommes dans une situation inédite. Le Conseil Constitutionnel est composé des 7 sages qui doivent se réunir pour trouver les meilleures solutions qui peuvent empêcher le chaos pour le Sénégal », a déclaré Me Sidiki Kaba.
Le ministre de l’intérieur a précisé que le président a affirmé d’une façon claire et nette que son mandat se termine le 2 avril 2024. « ‘’Que cette fin de mandat est définitive à mon endroit’’ », cite-t-il le Chef de l’Etat. Ce
qui dit le ministre confirme cette volonté de Macky Sall de respecter la constitution.
Il a, en outre, souligné que « la détermination d’une date consensuelle dans le cadre d’un dialogue était devenue
essentielle ». C’est la raison pour laquelle, dit-il, « nous avons examiné les différentes hypothèses en tenant compte des contraintes religieuses et socio-culturelle avant de tomber d’accord sur la date du 2 juin et la date du deuxième tour tombant vers le 23 juin, donc il n’y avait aucune contrainte ». A en croire Me Sidiki Kaba, la date du 2 juin n’est pas « un choix tiré du chapeau ». « Il a fallu examiner les différentes hypothèses et lever les différents obstacles avant de la retenir par acclamation »,réaffirme-t-il. « Mais, il faut préciser que toutes ces propositions sont celle du dialogue, mais pas du président Macky Sall », souligne-t-il.
D’après lui, la commission qu’il a dirigée était aussi chargée de réfléchir sur la participation des candidats à l’élection présidentielle. « Sur ce point, nous avons retenu que les 19 candidats dont les dossiers ont été validés par le Conseil constitutionnel soient maintenus au nom des droits acquis », a laissé entendre le ministre de l’Intérieur.
Selon lui, en organisant ce dialogue, le Président de la République voulait s’assurer, avant de prendre un décret, de trouver les meilleures réponses aux problèmes qui touchent la classe politique sénégalaise.
Le chef de l’Etat s’est engagé mercredi, lors d’une réunion du Conseil des ministres à soumettre les conclusions et recommandations des travaux du dialogue national organisé lundi et mardi au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio. Le rapport sera remis le lundi 4 mars au Président de la république.