PREMIÈRES VÉRITABLES PLUIES À DAKAR : Et voilà les dégâts
C’est désolant ce qui se passe à Dakar. À chaque fois que le ciel ouvre ses vannes, ce sont les mêmes problèmes qui ressurgissent, d’où l’intérêt de se demander ce à quoi a servi tout l’argent investi ces dernières années dans l’assainissement pour éviter les inondations.
Par Idrissa NIASSY
À chaque fois que le ciel ouvre ses vannes, Dakar patauge dans les eaux. Après avoir enregistré ses véritables premières pluies ce dimanche 7 juillet 2024, après celles du 28 mai dernier, la capitale sénégalaise est sous les eaux. De GrandYoff, en passant par les Parcelles Assainies, Guédiawaye, jusqu’à la plus lointaine banlieue, c’est le décor est le même. Toutes les principales artères sont envahies par les eaux de pluie. D’où la question à savoir : où sont passés tous les milliards investis par les gouvernements précédents, à travers l’Office national de l’assainissement (Onas) pour régler la question des inondations ?
Rien qu’en 2023, l’Office national a dépensé plus de 1,5 milliards F Cfa pour lutter contre les inondations. Car, ce sont les mêmes problèmes qui se répètent d’année en année. Des maisons sont envahies par les eaux laissant les habitants dans l’embarra et le désarroi. Certains ont même commencé à déménager, car ne pouvant plus supporter ces désagréments. Mêmes les Journées nationales de nettoiement des espaces publiques dénommées «Setal Sunu Reew », lancées par les nouvelles autorités, ne parviennent pas à régler la situation, car le mal est profond.
Dans plusieurs quartiers de la capitale, les canalisations ne sont pas curées, ce qui empêche l’eau de circuler normalement. D’autre part, les couvercles des égouts volatilisées ont rendu la tâche plus compliquée. Car, ne permettant pas de reprofiler les canaux. « C’est déplorable ce que nous constatons. Chaque année, ce sont les problèmes qui se répètent », a affirmé un habitant de Gand Médine, un quartier situé entre les Parcelles Assainies et la Patte d’Oie. Pour lui, les autorités doivent «nous éclairer sur tout l’argent investi ces dernières années » pour lutter contre les inondations.
À Castor vers le rondpoint EMG, la situation est indescriptible. L’autopont construit pour désengorger la circulation menant vers Yarakh a rendu plus les déplacements plus compliqués. Toutes les rues et ruelles sont presque inondées. « Je n’ai jamais vu cela dans ces parages, l’eau arrivant jusqu’au niveau des hanches poussant les gens à patauger », a indiqué un riverain du quartier de Castor. « L’autopont a bloqué toutes les issues permettant l’eau de circuler dans cette zone », déplore-t-il.
Il est temps pour que les nouvelles autorités s’attèlent à mettre fin aux inondations, qui rendent Dakar invivables pour quelques jours, en prenant à bras-le-corps des mesures pouvant permettre d’affronter avec détermination le problème d’assainissement.