PRESTATION DE SERMENT : Les « Sages » conseils du Président du Conseil constitutionnel à Bassirou Diomaye Faye
Le président du Conseil constitutionnel a prodigué des conseils au nouveau président Bassirou Diomaye Faye lors de sa prestation de serment. Aussi, est-il revenu sur les accusations de corruption du PDS et écarté une crise institutionnelle.
Par Ousmane THIANE
Le Président du Conseil constitutionnel appelle le président Bassirou Diomaye Faye à se souvenir de la main de Dieu à l’heure où les tentations du pouvoir pourraient s’avérer irrésistibles. « A l’heure où surgiront les inévitables tentations du pouvoir, l’ivresse de la puissance, les démons de la division, il faudra se souvenir de la main de Dieu, dont la volonté domine et détermine inéluctablement les moments que nous vivons. Prions que cette bénédiction divine ne cesse de tirer notre pays de tous les traquenards tendus par la main de l’homme, en particulier dans la perspective d’une exploitation prochaine, et porteuse d’espoir, du pétrole et du gaz », a argué Mamadou Badio Camara lors de la cérémonie de prestation de serment.
Le juge constitutionnel a prié pour une réussite du successeur de Macky Sall dans ses nouvelles fonctions. « Vous êtes désormais le garant de la démocratie sénégalaise, du respect des institutions, des droits et libertés, gage de la stabilité de l’État et de l’unité du Peuple sénégalais, dans sa diversité. Prions que les espoirs de notre peuple, placés en vous, Monsieur le Président de la République, fleurissent et portent fruits », a-t-il ajouté.
Le Conseil constitutionnel solde ses comptes avec ses détracteurs
Alors que des membres du Conseil constitutionnel ont fait l’objet d’accusations de corruption suite au rejet de la candidature de Karim Wade, Mamadou Badio Camara a profité de sa tribune pour répondre aux détracteurs de la haute juridiction. « Le Conseil constitutionnel, face à ceux qui ont tenté de le déstabiliser par des moyens non conventionnels, a, au nom du peuple, dit le droit sans haine ni crainte », a-t-il martelé.
Le président du Conseil a également balayé d’un revers de main les allégations faisant croire qu’il y a une crise institutionnelle. Il a expliqué que nos institutions, loin d’être en crise, tiennent debout, dans le cadre de la Constitution, expression la plus achevée de la volonté populaire. « Le Président de la République et son Gouvernement, tout comme l’Assemblée nationale, ont toujours accepté de se soumettre à nos décisions. C’est dire qu’il n’y a pas une crise institutionnelle mais une volonté commune de ne jamais sortir du cadre délimité par la Constitution », lève-t-il les équivoques.
M. Camara a, dans cette logique, salué la crédibilité de l’élection présidentielle du 24. « L’élection présidentielle, qu’on croyait définitivement compromise, a pu se tenir, même dans un délai réduit, sans qu’aucune irrégularité de nature à altérer la crédibilité du scrutin n’ait été notée. Le vainqueur a été clairement identifié dans les heures qui ont suivi la fermeture des bureaux de vote et les félicitations des autres candidats ont suivi, dans la foulée», dira-t-il estimant que cela relève presque d’un « miracle ».