RAPPORT COUR DES COMPTES 2022 : Une employée dont les services ne profitent pas à l’ANER perçoit 31 millions en 3 ans
Dans son rapport 2022, la Cour des comptes révèle une prise en charge indue d’une employée à hauteur de 31 millions entre 2017 et 2020 à l’Agence nationale pour les énergies renouvelables (Aner).
Par Ousmane THIANE
Nd. A. Pouye a été recrutée par l’Agence nationales pour les énergies renouvelables (Aner), où elle a pris service le 2 décembre 2013 pour servir au Cabinet de Maïmouna Ndoye Seck, alors Ministre en charge de l’Energie.
Seulement, lorsque la ministre a changé de portefeuille avec sa nomination au département des Transports aériens et du Développement des Infrastructures aéroportuaires, elle est restée à son service alors qu’elle est régulièrement recrutée et rémunérée par l’Aner.
Dans son rapport sur le contrôle de la gestion 2017-2020 de l’Aner, la Cour des comptes, souligne que « cette pratique constitue une violation de la circulaire du Premier Ministre du 10 mai 2004 proscrivant la prise en charge par les établissements publics des dépenses de la tutelle parce que de tels faits sont constitutifs de « détournements d’objectifs» et sont « contraires aux règles de la comptabilité publique ».
Elle «n’obéit pas non plus à la circulaire primatorale du 12 août 2013, interdisant « les sollicitations de l’organe tutélaire pour la prise en charge de certaines de ses dépenses… ». Pire, en tant que Ministre des Transports aériens et du Développement des Infrastructures aéroportuaires, Madame Seck n’assurait même plus la tutelle de l’Aner. Ainsi, entre 2017 et 2020, l’Aner aura servi à Mme Pouye une rémunération brute de 31 150 900 CFA.
En réponse, le DG de l’Aner d’alors, Djiby Ndiaye précise avoir recruté Madame Pouye sur demande du Ministre chargé de la tutelle technique, pourservir comme Assistante dansson Cabinet. La Cour constate toutefois que la réponse de l’Aner ne comporte aucun argument susceptible de remettre en question l’observation formulée.